Citoyen Durable décrit brillamment le concept d'aliénation en milieu collectiviste. A lire absolument!
Étymologiquement, l'aliéné (alienus) est celui qui appartient à un autre. La société d'aliénés intégrale, c'est ce vers quoi tend l'idéal socialiste : tout le monde appartient à tout le monde, et personne ne s'appartient.
Le paysan appartient à l'artiste puisque ce dernier a des droits sur le fruit du travail du paysan : lorsqu'il ne travaille pas, l'artiste vit du travail du paysan (du travail confisqué par l'impôt et arbitrairement reversé sous forme d'allocations pour intermittent du spectacle). Mais dans le même temps, le paysan possède le médecin (consultations médicales accaparées par l'impôt, impôt qui subventionnera l'agriculture). Et le médecin possède à son tour le coiffeur : le médecin vit de l'Assurance-maladie à laquelle est contraint de cotiser le coiffeur. Et le coiffeur possède ceux qui ont payé pour la rénovation du quartier où se trouve son salon (M. le coiffeur a des relations au Conseil municipal). Et cætera.
La complexité et le nombre des interactions aliénantes imposées par la violence de l'impôt sont tels qu'il est en pratique impossible au quidam de savoir par qui il est possédé, dans quelle mesure il est possédé, qui il possède et dans quelle mesure il possède. Car l'aliénation étatique a pour véhicule l'argent, que l'argent est indiscernable de l'argent, qu'il est impossible de savoir à quoi ont servi exactement les impôts de Pierre, comme il est impossible de savoir quelle est la personne qui a payé l'allocation-logement de Paul. (...)
Le socialisme est la société d'aliénés intégrale. L'homme y est un loup pour l'homme, c'est à celui qui tirera les plus beaux dividendes de l'oppression fiscale. L'argent est le maître du jeu, la valeur ultime : il se substitue aux liens naturels entre les hommes. Le socialisme n'apporte pas plus d'humanité, il en enlève. Il n'ajoute pas du spirituel au matériel, il transforme le spirituel en matériel. De sentiment, la solidarité devient argent ; de sentiment, la compassion devient argent.
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