L'Etat, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Frédéric Bastiat

vendredi 24 novembre 2006

Une nouvelle étude sur le système culturel américain brise bien des préjugés :

La première surprise est la richesse de la culture américaine ; bien loin de la caricature des "grosses usines privées", qu'on en a ici. On compte 2 millions d'"artistes" professionnels employés par les systèmes privés mais aussi non lucratifs, c'est-à-dire proportionnellement bien plus qu'en France (180 000, à définition comparable). Il y a, aux Etats-Unis, trois fois plus d'artistes que de policiers... Leur nombre n'a cessé d'augmenté : 0,56 million en 1965, 1 million en 1980, 1,6 en 1990.
On recense 30 000 acteurs et comédiens, 32 000 danseurs et chorégraphes, 179 000 musiciens et chanteurs, 190 000 écrivains, 212 000 plasticiens et d'innombrables réalisateurs et producteurs. Le détail est parfois moins positif selon Frédéric Martel : le taux de chômage des comédiens est de 35 %, ce qui impose à la plupart d'avoir aussi un job chez McDo.
La culture américaine est un "mouvement", "global et complexe", riche de nombreux acteurs indépendants, universités, fondations, communautés, lobbies, syndicats, qui s'appuient sur les déductions fiscales importantes et les subventions nombreuses. Le système est en définitive beaucoup plus "public" qu'on ne le croit et moins "régi par l'argent qu'on ne le dit". "Un monde en perpétuelle mutation et modernisation qui nourrit une vie culturelle profondément démocratique", conclut Frédéric Martel en réussissant à ébranler bien des certitudes.

Un modèle dont l'Europe devrait s'inspirer :
« Il n'y a pas de pilote dans l'avion. Il n'y a pas d'autorité ni d'acteur central. Pas de régulation. Il y a mieux : des milliers d'acteurs indépendants et reliés les uns aux autres, isolés, empreints d'une solitude douce amère qui les pousse à agir pour le bien commun et à se réunir autour des valeurs de l'Amérique. Égoïstes et philanthropiques : tel est le miracle de l'humanisme civique culturel », écrit Martel, qui conclut par cette formule. « Si le ministère de la Culture n'est nulle part, la vie culturelle est partout ! »