Un papier de Xavier Méra sur les résultats du sommet du G20. Les projets de régulation supplémentaires, sur lesquels les grands de ce monde semblent s'être accordés, y sont gentiment démontés:
(..) A force d'entendre et de répéter qu'on vit aujourd'hui la crise des marchés dérégulés, la faillite du « capitalisme néolibéral », etc., on finit par oublier qu'évidemment, il n'y a rien de tel dans le monde contemporain. En particulier, il y a déjà des régulateurs « systémiques » aux pouvoirs tout à fait extraordinaires, les banques centrales. (...)
En tant que membre d'un cartel obligatoire coordonné par la banque centrale, [les banques commerciales] doivent avoir un compte à cette “banque des banques” pour obtenir les billets indispensables aux retraits en liquide de leurs clients. Mais elles n'ont aucune obligation de voir les dépôts de leurs clients couverts par une réserve équivalente sur leur compte courant à la banque centrale. A la place, un ratio minimum légal de réserves (au montant ridicule de 2% dans la zone euro) leur permet de créer de la monnaie en masse tant que les dépôts ainsi créés par leurs crédits ne dépassent pas le multiple requis. (...)
La réalité est que dans le système actuel de collusion entre le secteur financier et l'Etat via un système monétaire monopolistique et centralisé -à des années lumières du tout-marché dérégulé- les pertes sont largement socialisées alors que les gains demeurent privés. (...)
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